Le Solitaire accompagné x_x

Elle allait être en retard. Vêtue de l'uniforme de son lycée, elle décida de couper par les bois, histoire d'arriver plus vite à la supérette. Très mauvaise idée. Elle les traversa, en courant, tenant son sac de cours dans une main, alors que ses longs cheveux voletaient sous sa course. Elle arriva finalement à une intersection, et s'arrêta, essoufflée, mais cherchant avant tout par où elle devrait passer pour se retrouver en ville. Elle avait beau avoir toujours vécu ici, elle avait encore du mal à se repérer dans ses lieux touffus.

Elle décida donc d'aller à droite, se remettant à courir, malgré qu'elle ait le souffle court et les joues rougies. Elle n'avait pas de temps à perdre, et si elle arrivait en retard à son travail, son patron risquerait de lui retirer une partie de son salaire pour manque de ponctualité. A cette pensée, elle accéléra, ne sentant plus ses jambes. Elle baissa alors sa tête l'espace d'un instant, observant son lacet qui était défait et qui risquait de la faire tomber, se demandant si elle devait s'arrêter pour le refaire et perdre ainsi du temps, ou continuer de courir en espérant arriver bientôt.

Trop tard, elle avait pris la décision de risquer de se casser la figure, lorsqu'elle s'aperçut qu'il était temps de tourner à gauche, parce qu'elle fonçait tout droit vers de gros chênes. Mais comme précisé plus haut, elle n'avait plus le contrôle de ses jambes, et le temps qu'elle arrive à s'arrêter, elle se faufilait déjà entre les différents éléments naturels.

De justesse, elle se rattrapa à un rocher, ou du moins elle s'écrasa contre, alors qu'elle glissait sur une pente à la fois rugueuse et lisse.

"Ah, merde...!"

Elle releva la tête, alors qu'elle était allongée contre la roche, les mains recouvertes d'égratignures, comme ses genoux, ses cheveux tombant devant son visage. Décidément, elle était chanceuse. C'est une blague, quoi que. Entre mourir écrasée en bas, ou contre cette pierre elle avait déjà fait son choix.

Le hasard voulut que la pierre sur laquelle la pauvre jeune fille venait de littéralement s'écraser était celle sur laquelle Ren était paisiblement installé. Il la regarda un instant, assez surpris par cette apparition. Elle poussa un juron tandis qu'il remarquait son uniforme. Il se souvenait de ce vêtement qu'il avait porté, la jupe en moins, naturellement. Ren en conclut qu'elle était maintenant dans le même lycée qu'il avait autrefois fréquenté, mais cela avait peut d'importance. Il n'y avait de toute façon qu'un seul lycée à MachiKumo. A moins qu'elle se soit noyée et qu'elle se soit échouée sur les plages de cette île, il était évident qu'elle serait dans son ancien lycée.

Ce ne fut qu'après l'avoir longuement observée qu'il remarqua les nombreuses égratignures qui étaient sur ses mains et sur le peu qu'il voyait de son visage. Il lui était impossible de dire si elle était jolie ou non, mais une chose était sûre : elle ne devait pas se sentir au mieux de sa forme. Il fouilla ses poches à la recherche d'un pansement ou de quelque chose pouvant lui venir en aide. La seule chose qu'il trouva était un mouchoir qui -Dieu soit loué- était propre. Il lui tendit et comme elle ne relevait toujours pas la tête, l'interpella.

- Tiens.

Il n'avait pas jugé bon de la vouvoyer puisque cela paraitrait excessivement froid. Il se poussa un peu contre le rebord du rocher pour lui laisser suffisament de place pour qu'elle puisse se relever non sans mal et lui dit, sur un ton désinvolte.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

" Tiens."

Hein? La brune écarquilla les yeux, faisant une moue surprise, et limite effrayée, alors qu'elle se demandait qui s'adressait à elle. Tsukushi n'était pas seule ici? C'était plutôt étonnant de savoir que quelqu'un d'autre se retrouvait là, à l'endroit même ou elle venait de tomber. Pourtant, l'endroit était complètement isolé, cet individu devait donc être quelqu'un de solitaire.

Tout d'abord, en entendant sa voix, elle sursauta, se redressant instantanément, son visage toujours caché par ses cheveux. Tant mieux, parce que si il voyait la tête qu'elle faisait en dessous! Plissant les lèvres, elle hésita à prendre le mouchoir, mais il lui était tout simplement impossible de refuser l'aide de quelqu'un.

"Ano...merci."

Elle tendit la main, prenant ce qu'il lui prêtait, tout en gardant la tête baissée alors qu'elle essuyait ses plaies. Mais ne voyant rien, elle fut obligée de repousser ses cheveux d'un geste rapide, avec sa main, se concentrant toujours sur ce qu'elle faisait, sans oser regarder qui était son interlocuteur.

"Qu'est-ce que tu fais là ?"

Très bonne question. Elle releva alors ses yeux couleur chocolat vers le jeune homme, hésitant à répondre un "Eh bien vois-tu, je viens de m'écraser contre un rocher". Mais elle se contenta de faire une petite moue de réflexion, avant de dire:

"Je n'ai pas réussi à m'arrêter de courir."

Il ne comprendrait sûrement pas ce qu'elle disait, mais qu'elle l'informe qu'elle allait en ville ne devait sûrement pas l'intéresser alors mieux valait aller droit au but.

La jeune fille ne se donna pas la peine d'essuyer le sang qui coulait sur ses genoux, cela l'important peu, mais par contre, elle s'assit, non pas pour lui faire comprendre qu'elle resterait, bien au contraire, elle ne le connaissait pas et ne désirait pas le déranger, bien qu'il avait l'air sympa, mais c'était juste histoire de ne pas rester allongée comme une idiote sur cette masse froide. Cependant, alors qu'elle glissait quelques longues mèches brunes, qui retombaient de nouveau devant son visage, derrière ses oreilles, elle put sentir le regard du jeune homme à ses côtés se poser sur elle.

Cela ne la gênait pas pour autant, mais elle se demandait ce qu'il pouvait bien penser. Que ce n'était qu'une imbécile qui ne savait même pas contrôler ses jambes? Une fille simple qui n'avait sûrement aucun intérêt, et qu'il espérait voir partir au plus vite pour se retrouver de nouveau seul en harmonie avec la nature? Peu importe, elle ne s'attarderait pas de toute façon, elle ne pouvait pas se permettre de ne pas aller à son travail sous prétexte qu'elle avait rencontré quelqu'un, ou qu'elle était à présent blessée.

Peu importe, si elle devait y aller en rampant, elle le ferait, et ce, parce que la simple idée que sa famille puisse se coucher sans rien avoir avalé la démoralisait et la rendait folle au plus haut point. Elle détacha son regard du sien après lui avoir parlé, le déposant à présent sur le gouffre devant elle. Soit, le mot est un peu fort, mais la vue est plongeante ce qui donne à cette comparaison un côté réaliste.

"Tu as le vertige ?"

Tsukushi, admirant le paysage qui s'offrait à elle, mit quelques secondes à réagir, sans pour autant lui répondre en le regardant.

"Non."

Que pouvait-elle dire d'autre?"Et vous?" Il est évident que si il était assis là, c'est qu'il n'avait pas peur. Elle, ne craignait rien de spécial dans ce monde, sauf peut-être de voir ses amis mourir, mais sinon, rien ne la terrorisait. Disons, que le centre de ses attentions était bien loin à cette heure-ci, étant donné qu'elle était paumée dans ce vaste endroit.

"Dis-moi...tu pourrais m'indiquer le chemin à prendre pour retourner en ville, s'il te plaît?"

Et oui, même si elle avait les jambes en sang, et les mains rouges, elle n'était pas prête d'abandonner. Il suffisait juste que ce jeune homme pointe du doigt la direction, et elle partirait en courant, de nouveau. Elle réprima un petit sourire, juste comme ça, avant de regarder le mouchoir qu'il lui avait tendu quelques minutes auparavant.

"Ah, et...Je te le rendrai plus tard, si tu veux bien, je ne peux pas te le passer dans cet état."

"Non."

A cette simple réponse, Ren devina qu'il avait en face d'elle quelqu'un de particulier. N'importe quelle fille de son âge se serait mise à crier d'une voix suraigue qu'elle allait mourir, mais elle, elle ne bougeait pas. Son regard laissait deviner qu'il en fallait beaucoup pour l'effrayer. Il ne put qu'admirer le courage de cette inconnue dont il ne faisait que supposer le caractère. Il ne sut pas vraiment pourquoi il avait cette sensation, mais il avait l'impression que son courage la rendait plus jolie qu'elle ne l'était déjà. Elle l'impressionnait un peu, mais il se trouvait idiot de fonder ses hypothèses sur un seul mot.

Il se leva afin d'être debout sur le rocher ce qui donnait l'impression qu'il était plus grand qu'il ne l'était déjà, ce qui était plutôt impressionnant vu d'en bas. Mais personne n'était en bas. Exceptés quelques petits poissons.

"Dis-moi...tu pourrais m'indiquer le chemin à prendre pour retourner en ville, s'il te plaît?"

Comme si montrer d'un hochement de tête par où était la ville suffirait. La jeune fille ne s'était donc pas rendue compte qu'elle avait atterit au milieu de nulle part ? Si elle voulait qu'il lui montre par ou aller, il devrait l'escorter.

Or, il n'en avait franchement aucune envie. Rester ici à regarder les nuages coupé du monde lui plaisait bien plus que d'aider une pauvre fille perdue à retrouver son chemin. Franchement, il avait vraiment la poisse par moment.

"Je vais devoir t'y amener, c'est pas pratique à expliquer"

Si on lui avait demandé depuis quand il aidait les gens, Ren ne saurait que répondre. Il ne comprenait pas lui même comment il avait pu changer d'avis si rapidement et accepter d'escorter la jeune fille deux secondes après avoir eu l'idée de l'envoyer bouler.

Il descendit d'un mètre et tendit sa main à la jeune fille pour qu'elle évite de se briser la nuque en faisant un faux pas. Il regardait suffisament vers le ciel pour se rendre compte que les nuages commençaient à s'épaissir et que d'ici une dizaine de minutes, il se mettrait à pleuvoir.

" Pourquoi as-tu besoin d'aller en ville ...?"

Il comptait ajouter son nom en fin de phrase mais se rendit alors compte qu'il ne le connaissait pas. Ren hésita tout d'abord à le lui demander. Qu'est-ce que cela pouvait bien lui apporter ? Il n'allait probablement jamais revoir la jeune demoiselle.

"Ah, et...Je te le rendrai plus tard, si tu veux bien, je ne peux pas te le passer dans cet état."

La phrase entrait en parfaite contradiction avec ses pensées. Aussi il se rendit compte qu'ils étaient, d'une certaine façon "destinés" à se revoir. Il hocha la tête, la main toujours tendue vers elle et s'aventura à lui demander.

"Comment t'appelles tu ?"

"Je vais devoir t'y amener, c'est pas pratique à expliquer."

Elle leva son visage vers lui, réprimant un petit sourire. C'était évidemment gentil de sa part, mais elle n'avait nullement envie de le déranger plus que ça. Avoir recouvert son mouchoir de sang était largement suffisant pour aujourd'hui. Elle allait lui dire que ce n'était pas la peine, que la direction lui suffirait amplement, même si il était très probable qu'elle se reperde; Lorsqu'il fit un petit bond, descendant d'à peu près un mètre avant de lui tendre la main. Bon, sa réplique tombait à l'eau, elle devait donc se contenter de son côté serviable.

Elle glissa alors sa paume tiède contre la sienne, évitant de grimacer sous le picotement de ses égratignures, tout en descendant, jusqu'à sa hauteur. Une fois près de lui, elle décida de se la jouer plus maligne; Elle prit donc le chouchou qui entourait son poignet, prenant la totalité de ses cheveux avec sa main, pour les entourer avec l'autre, dégageant ainsi sa nuque, alors que quelques mèches retombaient encore et toujours sur son doux visage.

"Pourquoi as-tu besoin d'aller en ville ...?"

Réprimant un petit sourire, elle jeta un vif regard aux environs, alors qu'un vent léger soufflait contre son cou. C'était tellement agréable. Sans s'en rendre compte, elle lui tenait toujours la main.

"Je travaille là-bas après les cours, mais...te sens pas obligé de m'y accompagner, je suis déjà en retard de toute façon."

Elle détestait forcer les gens, et c'est donc pour cela qu'elle pencha la tête sur le côté, souriant comme pour lui faire comprendre qu'il pouvait retourner sur son rocher si il le désirait.

"Comment t'appelles tu ?"

Ah, avait-elle oublié de se présenter? Possible. L'espace d'une seconde, elle plissa les lèvres, ses sourcils se fronçant légèrement. Quelle idiote tout de même.

"Tsukushi, et toi?"

A quoi bon lui dire son nom de famille, qu'est-ce que cela lui apporterait?Non pas qu'elle ne veuille pas avoir certains liens amicaux avec lui, mais, disons que si c'était bien quelqu'un de solitaire, il ne chercherait pas à la revoir, sauf peut-être pour récupérer son mouchoir.

Lorsqu'elle étira ses lèvres en un adorable sourire, elle vit qu'il la regardait un peu plus attentivement. N'avait-il jamais vu une personne heureuse? Un vent puissant souffla, les cheveux de la jeune femme voletant alors que plusieurs mèches brunes ondulaient devant ses yeux sous une nouvelle rafale. Le temps se dégradait-il?

"Ca ne me dérange pas. De toute façon, je n'ai rien d'autre à faire. J'expliquerai à ton patron que c'est de ma faute."

Tsukushi entrouvrit légèrement les lèvres, juste l'espace d'une seconde pour ne pas avoir l'air d'une idiote, alors que les paroles de son interlocuteur parvenaient à ses oreilles. Que c'était sa faute? Pourquoi ferait-il une chose pareille? Il était hors de question qu'il se fasse crier dessus par l'autre tyran juste par gentillesse. Mais le mieux était-il de lui dire que c'était inutile ou de le remercier? Le jeune japonaise hésita, baissa légèrement la tête alors qu'elle réprimait un sourire. Ce qu'il disait, ça lui faisait plaisir, autant ne pas se le cacher.


" Et puis tu ne retrouverais jamais ton chemin sinon."

En temps normal, personne ne lui aurait proposé de l'aide, personne. Les gens devenaient tellement égoïstes au fur et à mesure que les années passaient, et cela était totalement déconcertant. Pourrait-elle se permettre de déranger quelqu'un qui avait déjà été là lors de sa chute, désirait l'accompagner et se faire remonter les bretelles à sa place?

"Je...Pour mon patron, mes blessures suffiront, mais....merci beaucoup."

Les joues légèrement rouges, elle releva enfin la tête, à court de mots, ses lèvres toujours plissées en un sourire immortel. Comment voulez-vous paraître triste dans ces moments-là?Impossible.

"Ren."

Ren? Ce nom ne lui disait rien. Ou peut-être que si. Elle avait déjà du entendre parler de lui, peut-être lors d'un salon de lecture? Peu importe, elle y réfléchira plus tard. Sa main se resserra alors instinctivement contre celle du jeune homme, alors que celui-ci commençait à pousser les branches touffues devant lui.

Elle voulut lui faire remarquer qu'il aurait plus de facilité si ils se lâchaient, afin que celui-ci puisse attraper les arbres aussi et éviter de tomber. Mais c'était trop tentant. De ne pas cesser l'étreinte de leurs deux paumes tièdes. Et de ce fait, si lui glissait, elle pourrait le rattraper, et ça, ça lui suffisait.

"Accroche-toi aux arbres."

Elle aurait du mal, avec une main de prise, mais elle ferait de son mieux. Elle se plaça donc derrière lui, empoignant une branche de sa main gauche. Toute personne "normale" aurait trouvé ça ridicule qu'elle se mette en arrière, étant donné que si la personne au dessus d'elle tombait, elle tomberait avec. Mais elle n'en avait que faire, elle lui devait, et n'avait de toute façon aucune envie que ce jeune inconnu qui lui était venu en aide ne se blesse à son tour.

Après avoir réussi à grimper jusqu'en haut, la jeune fille laissa un soupir de soulagement s'échapper d'entre ses lèvres, c'est qu'elle commençait à fatiguer, mais que finalement, elle s'en sortait- Oui, l'espace de quelques minutes elle avait pensé qu'elle finirait par mourir sur le même rocher- A présent, elle serait optimiste, comme d'habitude, et sa bonne humeur serait presque inébranlable. C'est donc avec un léger sourire qu'elle l'écouta, sa frange lisse et raide devant les yeux, observant l'endroit qu'il pointait du doigt.

"On va passer par là, ça prendra pas longtemps si on marche vite.... A moins que tu préfères courir ?"

Courir, elle l'aurait bien fait, mais seulement si elle avait été seule, et ce, parce qu'il l'aidait déjà beaucoup et qu'elle n'aurait jamais le culot de lui en demander plus que ça. Puis, après tout, marcher vite lui convenait tout autant. Alors qu'il tournait son regard vers elle, elle put remarquer qu'il avait l'air mécontent. Avait-elle fait quelque chose de mal? Ou bien, le soulait-elle peut-être?

"Non, marcher sera parfait."

Elle n'ajouta pas le "Je veux pas que tu fasses plus d'efforts pour une simple inconnue", mais elle évita de s'attarder sur ses propres paroles; De toute façon, il se sentait sûrement responsable d'elle, et tout ce qu'il voulait, c'était la raccompagner jusqu'à son boulot pour avoir l'esprit tranquille, rien de plus.

Elle fit donc une petite moue en expirant, comme elle le faisait toujours pour se redonner du courage, avant de se mettre à marcher, vers l'endroit indiqué. Cependant, elle s'arrêta, et murmura un "Merci", avant de reprendre sa route, attendant tout de même qu'il la rejoigne, ne voulant pas prendre le risque de passer une nouvelle fois pour une idiote.

Hourra ! Il n'allait pas se fatiguer. Ren n'était pas totalement persuadé que cette solution convenait à la jeune fille qui avait d'ailleurs l'air plus en retard qu'en retard, mais si ça lui allait, tout était bon. Il prit la route que la jeune fille parcourait déjà en fixant le sol et en se demandant ce qu'il ferait de sa journée. Il n'allait pas retourner à la Ravine, la flemme l'emportant sur le reste. Pourquoi ne pas faire un tour en ville ? Oui, mais à ces heures ci, tout le Japon semblait se promener dans les rues de MachiKumo. Où pourrait-il espérer un peu de calme ... sans finir totalement exilé et donc assosiable à un tel point que ça en serait effrayant ?

Alors qu'il tentait de trouver une solution à son problème - si l'appeler comme ça n'est pas trop exagéré - Tsukushi s'arrêta et il manqua de lui rentrer dedans de justesse. Il leva la tête vers la jeune fille pour la voir murmurer un "Merci" à peine audible par un être humain normal. Elle reprit alors sa route, le laissant assez étonné de cette réaction. Ne l'avait-elle pas déjà remercié ? Le brun se rendit compte qu'il lui était impossible de s'en souvenir. Il devait parfois arrêter de tant se perdre dans des débats solitaires à l'intérieur de sa boite crânienne.

"Qu'est-ce que tu fais comme travail ?" demanda t-il a tout hasard en la rejoignant et en marchant à sa droite.

Il se doutait bien qu'il s'agissait d'un travail à mi-temps. Naturellement. Mais une jeune fille comme elle ferait sans doute quelque chose de compliqué. Elle n'avait pas l'air d'aimer la facilité et d'être plutôt forte.