De retour-LIBRE-

"Il m'énerve."

Murmura le brun en traversant le couloir d'un pas lent, mais sûr de lui, maudissant son frère à voix basse de l'avoir ainsi achevé.
Epuisé.
Voilà ce qu'était Naoki aux environs de deux heures du matin, c'était son jour de retour en son île, et il n'avait pas cessé de bouger à droite et à gauche.
Au final, son attachement pour les gens qu'il appréciait plus que tout l'avait conduit à un manque de force des plus élevés.

Il entra dans sa chambre, las, et se dirigea directement vers son lit aux nombreuses couvertures moelleuses en fibres à prix d'or, se laissant tomber sur celui-ci comme une loque, ou un homme qui aurait passé toute la semaine à faire le tour du grand bâtiment à pied.

Il soupira, tout en luttant pour enlever ses affaires, afin de s'allonger sous les couvertures, mais la fatigue le rattrapa, le laissant finalement en mauvaise posture.
C'est à dire, torse nu, allongé sur les couettes, la tête penchée sur le côté, plongé dans un sommeil beaucoup plus lourd qu'il ne le croyait.

Naoko avait longtemps erré dans les couloirs du palais, du fait de son insomnie. Elle avait fini par se lover, tel un félin, sur un fauteuil du Grand Couloir, bercé par le pas de la garde Royale. Elle était allée toquer discrètement à la porte de Shiba, mais il n'avait pas semble vouloir répondre ; peut-être qu'il dormait. Privé de son confident, elle était allée à la recherche de Naoki. La porte de ses appartements était restée ouverte, et Naoko avait abandonné l'idée d'aller taquiner son cousin.

Ce plaisir dut pourtant rapidement à sa portée quand elle reconnut le pas de son cousin. Ses yeux verts brillèrent un instant dans l'obscurité, et elle se délecta du plaisir prochain de se venger de toutes les taquineries de son cousin. Se glissant, silencieuse, à sa suite, ses pieds nus se collant un peu au parquet lisse et froid.

Sans doute, tout à son plaisir d'enfin dormir, son cousin omis de fermer la porte. Elle s'y glissa, toujours muette, et attendit, pas très longtemps, que Naoki s'endorme. Elle s'assit dans le fauteuil, afin de regarder le visage de son cousin d'une moue ironique. Elle s'étira comme un chat, laissant sa chemise de nuit s'étendre sur ses jambes, puis saisit l'oreiller placé derrière elle et l'envoya sur la tête de son cousin endormi...

Alors qu'il avait totalement sombré au pays des kangourous volants et poissons à pattes, le jeune prince sentit quelque chose de mou lui heurter le visage.
Cet objet non-identifié sous le fait que Naoki était long à la détente et ressortait peu à peu de ses rêveries, prenant conscience de l'endroit ou il était, se frottant les yeux, lui rappela quelqu'un.
Il était étrange de sentir sur cet oreiller une odeur familière, qu'il aurait pu reconnaître entre mille.
En un bond, il se redressa, toujours torse nu et les cheveux en batailles, balayant sa grande chambre du regard pour voir ou elle était.
Oui, elle, sa cousine qui n'avait jamais cessé de l'embêter même les jours ou il était prêt à s'énerver.
Contre son gré, il n'élevait jamais la voix contre Naoko, il ne le pouvait pas et n'en avait pas le désir.
Lorsqu'il la remarqua, avec des yeux fatigués qui ne transmettaient non seulement un reproche mais aussi une étincelle de malice et d'amour à son égard, il secoua lentement la tête pour éviter de se rendormir.

"Toujours aussi douce à ce que je vois...Tu aurais pu me tuer."

Au départ sa voix avait été totalement sérieuse mais il ne pouvait le rester devant cette jeune femme, c'était ainsi, elle ne pouvait que le faire sourire et il aimait à plaisanter avec elle.

Naoko eut un sourire malicieux. Son cousin était une des rares personnes qui connaissaient son sourire, et surtout, qui arrivait à le faire naître. Ce qui était drôle, c'est que Shiba, lui, bien qu'elle aimait beaucoup discutait avec lui, ne semblait pas aussi proche que l'était Naoki, peut-être était-ce parce que le cadet était plus taciturne que l'aîné et trop semblable à elle-même. Et puis avec Naoki, elle avait l'impression d'avoir dix ans en moins.

"Tu tuer ? Tu ne crois pas que tu exagères ?"

Son cousin avait aussi la chance de lui arracher un brin de civilité, et d'effacer ce timbre rauque de sa voix.
Elle ramena ses jambes contre son buste, posant ses pieds sur le bord du fauteuil et affichant un air légèrement boudeur et moqueur.

"Je t'ai cherché toute la soirée... Qu'est ce que tu fabriquais encore ? Une jolie fille a réussi à te coincer dans une ruelle sombre ?"

"Non c'est vrai, et si j'étais mort étouffer sous le coussin, hein?"

Ajouta le brun en observant la moue boudeuse de sa cousine qui se recroquevillait sur le canapé, effaçant toute trace de colère ou de rancune qui aurait pu naître chez l'aîné alors qu'il marchait vers l'armoire pour en sortir une tenue de chambre.

"Si c'était une jolie fille, c'est sûrement moi qui l'aurais coincé dans une ruelle voyons. Disons que j'ai du chercher Shiba un peu partout et que cela m'a gâché une bonne partie de la soirée."

Il faisait dos à sa cousine, enfilant la tenue, caché par la porte ouverte de l'armoire, cachant à celle-ci une vue qu'il ne préférerait pas qu'elle voit.
Pour lui, elle était encore petite, du moins, il la voyait toujours comme une enfant, plus jeune que lui.
Une fois fait, il se retourna vers Naoko, fermant la porte en osier du meuble aux multiples gravures.

"Serais-tu jalouse mon chou?"

Annonça t'il d'une voix amusée et taquine, alors qu'il s'avançait vers la brune, utilisant ce petit surnom pour l'agacer.

Naoko fronça les sourcils

"Mon chou, yerk !"

Elle se redressa dans son fauteuil, et s'amusa de l'impertinence de son cousin

"Jalouse ? Bien sûr ! Comme la moitié des filles de cette île ! Enfin, même toutes celles-là ne suffirait pas à faire taire ta prétention"

Ajouta-t-elle en se levant et en se dressant sur la pointe des pieds pour ébouriffer les cheveux bruns de Naoki. Elle redevint sérieuse, se préparant au dialogue qu'elle s'apprêtait à enclencher. Elle toussota, pleine de tact quand il fallait parlait de l'autre des frères à chacun de ses cousins, et lança d'une voix légèrement anxieuse, mais du ton le plus léger qu'elle réussit à prendre

"Tu n'as pas trouvé Shiba ?"

Puis ne voulant pas avouer qu'elle avait cherché Shiba autant que Naoki, de peur de susciter une quelconque colère.

"Hum... J'ai vu sa chambre vide en venant..."

"Je trouve que ce surnom te vas très bien...Il suffirait de te rajouter quelques feuilles vertes autour de la tête, et c'est bon."

Plaisanta Naoki en glissant ses mains sur les côtes de sa cousine, bien décidé à lui faire payer le prix de son réveil mais aussi de l'avoir décoiffé, bien qu'il ne le soit pas vraiment.
L'air soudain sérieux de la brune le coupa dans son élan, alors qu'il s'attendait justement qu'elle réponde au fait qu'il est évoqué son frère dans la phrase précédente.
Un sourire sarcastique orna les lèvres du prince aîné, alors qu'il répondait d'une voix plutôt calme:

"Si, enfin, disons que c'est lui qui m'a retrouvé. Et comment dire, Je lui ai apparemment beaucoup manqué."

Le ton de sa phrase paraissait ironique, mais d'un côté, l'espace d'un instant, une lueur nostalgique traversa son regard, mais beaucoup trop rapide pour que Naoko puisse en voir la couleur.
Il reprit un sourire enfantin, songeant que se moquer de son cadet était la meilleure solution pour ne pas déprimer sur le sujet.

"Il doit encore être entrain de courir après les filles de la région. En parlant de ça, toujours pas de prétendant Nao-chan?"

Naoko sentit immédiatement que parler de Shiba n'était pas la bonne solution pour se détendre... Aussi reprit elle aussi vite son air joyeux pour ne pas blesser Naoki. Apparemment les retrouvailles s'étaient mal passées, inutile d'insister -surtout à une heure aussi tardive- sur les sujets qui fâchent.

"Il doit encore être entrain de courir après les filles de la région. En parlant de ça, toujours pas de prétendant Nao-chan?"

La Nao-chan en question tira la langue. Son impopularité au près de la gent masculine n'était un secret pour personnes, et Noako s'efforçait d'en rire du mieux qu'elle pouvait, bien que ce sujet dans une autre bouche que celle de son cousin l'aurait vraisemblablement vexée.

"Mais si ! A la pelle, Nao-kun !"

Déjà petits, les deux cousins s'amusaient de cette ressemblance entre leurs deux prénoms, et ces surnoms le lui rappellèrent un instant, avant qu'elle ne reprennent:

"D'ailleurs toute cette foule m'a donné un surnom des plus affectueux lors de notre dernière rencontre... Laisse moi retrouver... Je crois que c'était, "la petite sauvage", oui c'était ça je crois !"

Naoko réfléchit une seconde, avant de reprendre

"Au fait, à propos de prétendant, il parait que Shiba a était vu en compagnie d'une certaine... Nobuko, Nobuko Tsurara, je crois... On s'en pâmait de surprise dans le palais..."

Elle eut une moue ironique. Le palais était comme une immense fabrique à ragots stupides... et la relation intime entre Shiba et une fille était on ne peut plus improbable !

"C'est étonnant, vraiment, d'imaginer un instant que tu n'aurais pu avoir de prétendant. Tu es si jolie! Et en plus tu deviens une femme."

Rajoute le brun, un grand sourire enfantin et provocateur sur les lèvres alors qu'il la regardait de bas en haut, confirmant ses paroles d'un clin d'oeil.

"Petite sauvage?Oui, c'est vrai que ça te convient parfaitement. Mais l'image de toi en feuilles de salade me plaît plus."

S'enquit-il alors qu'il rigolait d'une voix claire, imitant sa cousine en chou, se servant de ses mains en guise de feuilles, la complétant d'une imitation vocale.

"Je suis Naoko, Mangez-moi."

A la fin de sa phrase, et lorsqu'il entendit la suivante, il ne put s'empêcher d'exploser de rire, manquant de trébucher sur le coussin qui lui avait été lancé quelques minutes plus tôt.
Puis il sauta sur le lit, s'allongeant de tout son long sur celui-ci tout en mettant ses mains derrière sa tête pour s'en servir comme appui.

"Lui et Nobuko?C'est vrai qu'ils se ressemblent tous les deux, mais sincèrement, même si il y a quelque chose entre eux, vu comme il est stressé et bloqué avec les filles ça ne risque pas d'aller plus loin que le baise main!"

Il rigola une nouvelle fois, observant sa cousine du coin de l'oeil alors qu'il cherchait un plan d'attaque discret contre celle-ci.

Naoko ne pardonnerait sans doute jamais cette histoire de chou à son cousin, elle le regarda donc du même regard que le sien, cherchant un plan de vengeance. Elle s'avança vers le lit où s'était étendu son cousin, et elle se pencha en avant pour mettre sa tête au niveau du sien, face à face. Après l'avoir écouté, elle haussa un sourcil surpris.

"Tu connais cette fille ? Et ne te moques pas de Shiba, il est timide c'est tout !"

Répliqua-t-elle en souriant, sans trop croire elle-même ce qu'elle disait. Il était vrai que Shiba n'était pas très connu pour sa loquacité auprès de ces jeunes filles, mais celles-ci ne semblaient pas en être moins amoureuse. Elle ajouta en riant, connaissant bien son cousin pour ses conquêtes féminines, et ses intentions à l'égard de la noble, soi-disant "faible", gente féminine :

" C'est parce qu'il n'a pas ta merveilleuse réplique du playboy, qu'il est coincé !"
Elle continua en faisant une mimique et en lui plantant un doigt sous les côtes pour le faire sursauter
" "Oh, gente demoiselle, laissez moi vous guidez jusqu'à vos appartement !" Mais ce que tu ne leur dit jamais, c'est que c'est dans ton appartement que tu veux les emmener !"

Elle se mit à rire, puis, s'asseyant sur le bord de son lit, commença à le chatouiller, et prévoyant une rude bataille, lança comme un cri de guerre

" Tu vas payer pour le chou ! Oser m'imaginer, moi, en choux ! Tu vas payer !"

"Je l'ai croisé. Je ne me moque pas de lui, J'expose ce qu'il est."

Rétorqua le prince en esquissant un sourire enjoué tout en détaillant le visage de sa cousine prêt du sien.
Son frère cadet n'avait jamais eu de relations amoureuses, ou alors le brun n'était pas au courant. Ce dont il était sûr c'est que Shiba avait un sérieux complexe avec les filles, et l'épisode d'aujourd'hui confirma ses doutes inexistants.

Un playboy?Ce surnom ne lui aurait pas vraiment plu venant de la bouche de quelqu'un d'autre, surtout d'une fille. Mais sa cousine utilisait un ton ironique et familier ce qui le fit sourire de nouveau, alors qu'il sursautait sous son doigt, prit au dépourvu.
Il est vrai qu'il avait beaucoup de popularité près des filles, et cette situation ne lui déplaisait pas du tout.

"C'est pas vrai! Je dis jamais ça! Je suis un homme qui connaît les règles de la courtoisie, moi."

Répondit-il sur un ton désinvolte, mais ne pouvant s'empêcher de rire sous l'imitation et la conclusion de Naoko, se redressant en position assise pour lutter contre l'assaut de la brune.

"Je t'attends! Jamais tu gagnera, le chou!"

Sans même la prévenir, il lui sauta dessus, les faisant tomber du lit, ce qui ne le stoppa pourtant pas, alors que ses mains ondulaient sur les côtes de sa cousine, bien décidé à la faire céder.

Naoko explosa littéralement de rire, ce qui au demeurant était relativement rare. Secouée de spasmes, mais tenant bon elle continua à torturer son cousin. Tous les dieux trop fiers pour perdre la lutte ne se jouerait pas à l'endurance. Aussi fallait il jouer finement. Mais difficile de réfléchir quand on arrive pas à exprimer de pensées à la suite s'en s'esclaffer.

"Mieux vaut être un chou, qu'une asperge malotrute !"

Quand ils étaient plus jeunes, son cousin détestait qu'on l'appelle "l'asperge" surnom dont il avait hérité après une poussée de croissance fulgurante. Elle riait encore, battant des jambes et des pieds.

" Les règles de la courtoisie mon œil !"

Avec une force légèrement disproportionnée pour sa taille, elle les fit rouler sur le côté, mais ses mains commencèrent à ralentir. des larmes coulaient sur ses joues, ses yeux verts purifiés de toute sauvagerie, à nouveau luisant d'espièglerie comme c'était le cas longtemps avant.

" Tu as le sens des convenances aussi développer que le mien ! Et c'est pas un compliment !"

[Hj: Sublime lapsus "deux", "dieux", Je savais que j'étais divin *w*]

"Je suis pas une asperge!Sale chou!"

S'exclama le prince en roulant sous la force étonnant de sa cousine, à bout de souffle sous sa crise de fou rire continue sous les mains habiles de la petite brune.
Cependant, il ne la quittait pas des yeux, se délectant de la voir souriante et dans un état des plus attendrissants.
Oui, Naoki aimait lorsqu'elle était comme ça, oubliant tout ce qui l'entourait et profitant du moment présent et de la personne en qui il plaçait beaucoup de son amour.
Pour elle, comme pour n'importe quelle autre personne de sa famille, il serait prêt à tout, sans hésiter.

Ses mains ne s'arrêtaient pas, comme prêtes à l'assiéger durant des heures dans le simple but de la voir sourire ne serait-ce que quelques minutes.

De plus, il avait du mal à la tenir sous son emprise, celle-ci ne cessant de gigoter dans tous les sens, demandant pas mal de force et de concentration au jeune homme qui était épuisé depuis son entrée dans sa chambre.

"N'importe quoi, quelle menteuse tu fais!"

S'emporta t'il d'une voix totalement fausse et gouvernée par des éclats de rire, tandis qu'il la stabilisait en empoignant chacune de ses mains pour les plaquer contre le sol, la défiant du regard.

[xD la sublime divinité des chevilles enflées !]

"Chuis pas une menteuse !"

Elle rit, à bout de souffle, prête à se rendre. Mais le regard de défi de son cousin lui lança ne lui échappa pas. Dans un ultime effort, elle le chatouilla encore, les doigts engourdis, le souffle court. Son regard verts attendri, Naoko sentait ses forces décliner, devant l'insistance de son cousin et surtout, devant ses regards tendres, qu'elle lui renvoya avec plaisir.

"Méchant, tu profites de mes faiblesses pour me torturer ! Tu es pire qu'un légume, ma parole ! Tu es un véritable boeuf, aussi peu délicat !"

Essoufflée, ses doigts s'immobilisèrent et elle éclata de rire à nouveau. Elle soupira, son soupir exagéré entrecoupé de rires, et dit :

" Allez, t'as gagné. L'asperge l'emporte sur le chou..."

De peur qu'il la chatouille encore, elle ajouta en riant aux éclats :

"Arrête !"

"L'asperge au pouvoir! L'asperge au pouvoir!"

S'entêta le brun, lui aussi à bout de souffle tout en se relevant pour tendre la main à sa cousine et l'aider à faire de même.
Il était littéralement fatigué, et avec cette bataille des plus actives, il l'était encore plus.
Il se retourna vers la jeune femme, les yeux fatigués et les joues rouges.

"Mon chou, Je crois que je vais tomber si je dors pas maintenant."

Il ponctua sa phrase d'un sourire, tout en passant une main dans les cheveux de Naoko avec amour, la tête légèrement penchée sur le côté.
Seulement, il n'avait pas envie de la quitter, pas maintenant, du moins pas quand elle était aussi belle ornée d'un sourire.

"Tu restes avec moi?"

Ils avaient souvent eu l'habitude, plus petits, de dormir dans le même lit, juste lorsque l'un d'eux pensait que la présence du second était nécessaire.

Comme un engagement tacite, depuis qu'ils étaient tout petits, dormir ensemble était un moyen de réconfort, qu'on ne pouvait pas décliner, et qu'en général on a pas envie de décliner.
Elle sourit à son cousin, ses yeux se plissant, ses fossettes se creusant sur ses joues rondes.
Naoko fit mine de réfléchir un instant, bien que la réflexion était toute faite.

"Bien sûr !"

Sa tante, à sa dernière visite, lui avait implicitement suggérer qu'elle n'avait plus l'âge de jouer avec ses cousins sans soucis des convenances, mais elle refusait de se soustraire à de tels moment de complicité.

"Bien sûr, comme avant..."

Ajouta-t-elle avec un ton plus que tendre. Et puis elle confia à son cousin :

"ça m'a manqué là-bas..."

Le fameux là-bas, l'Allemagne chère à ses parents qu'elle n'avait ni aimé ni détestée, mais elle se rendait bien compte que la présence de ses cousins lui avait beaucoup manquée. Celle muette et sérieuse de Shiba, et celle joyeuse et enfantine de Naoki.

"Je suis contente d'être revenue..."

"Et je suis plus que heureux de t'avoir de nouveau à mes côtés, Naoko."

Ajouta le prince alors qu'il s'allongeait sur le lit, se faufilant sous la couverture chaude et épaisse, tout en la relevant pour que sa cousine le rejoigne, un grand sourire aux lèvres.
Il était évidemment content qu'elle accepte de rester près de lui cette nuit, son enfance l'obligeant souvent à plonger dans la nostalgie.
Tout ce qu'il désirait, c'était avoir sa famille près de lui et pouvoir la rendre heureuse autant qu'il lui était capable de le faire, ce qui lui valait souvent une touche de désespoir en ce qui concernait son frère.

Evoquer le nom de Shiba, revenait à une défaite insupportable pour Naoki, c'était surtout pour cela qu'il n'aimait pas qu'on parle de sa relation avec son cadet.

Lorsque la brune se glissa près de lui, il esquissa un sourire reconnaissant, tout en rabattant les couvertures sur leurs corps, les maintenant dans la chaleur des tissus alors qu'il lui faisait signe de souffler sur la bougie posée sur la table de chevet luxueuse, les plongeant dans l'obscurité de la nuit.

Naoko souffla sur la bougie comme le lui avait enjoint silencieusement son cousin. La chambre baigna alors dans une ambiance bleuté et sombre, les rideaux ne parvenant pas à étouffer la lueur de la lune. Elle s'allongea sur le dos et remonta la couverture sous son menton. Même dans l'obscurité, ses yeux verts semblaient briller. Naoko glissa sur le côté, pour faire face à Naoki.
Elle regarda les ombres qui formaient des reliefs sur le beau visage de son cousin.

"Pourquoi on est obligés de grandir ?"

Son ton, bien que léger et ensommeillé, montrait pourtant qu'elle était un rien sérieuse. Pour elle grandir avait été un supplice. Plus elle grandissait plus elle prenait conscience des choses, ce qui était profondément désagréable.

Elle sortit la main de sous sa couverture pour serrer le poing et tendre le petit doigt.

"On fait une promesse ? On se verra toujours, même quand on sera grand ?"

Naoki l'observa, aussi mignonne qu'elle pouvait l'être en sa compagnie, ce dont il ne se lassait jamais.
Lorsqu'il était avec elle, c'était un retour total en enfance, et ce sentiment de liberté et de non sérieux lui était plus que agréable.
Il se positionna à son tour sur le côté, pour observer lui aussi le visage radieux de sa cousine, un léger sourire satisfait au coin des lèvres.

"Je ne sais pas. C'est comme ça, c'est tout ma belle."

Compléta t'il, un air maussade en guise d'expression,alors qu'il observait Naoko lui faire un signe.
Il fit le même geste, liant leurs petits doigts pour rendre leur promesse officielle.

"On est déjà grand, mais jamais je ne pourrais cesser de te voir. Je ne le supporterais pas."

Il esquissa un second sourire, mais celui-ci un peu plus nostalgique, ayant quelque peu souffert de la distance qui fut leur bourreau durant une bonne partie de son adolescence, à elle, tout comme à lui.
Mais jamais plus il ne pourrait la voir s'éloigner, cela était sa promesse.

Naoko sourit tandis que ses yeux se fermaient de sommeil.

"Moi non plus..."

Elle prit la main de son cousin de la sienne puis glissa son autre bras sous son oreiller. doucement, sur un dernier sourire, ses paupières se fermèrent, le visage de son cousin collé à sa rétine.
Comme si la discussion avec Naoki lui avait permis de trouver le sommeil, ses insomnies n'étaient plus que des mauvais souvenirs.

Avant que le sommeil ne l'emporte totalement, elle souffla dans le noir

"Bonne nuit... Fais de beaux rêves..."

Sa respiration se fit plus lente et plus régulière, ses muscles se décontractèrent totalement. Elle eut un dernier soupir ravi avant qu'elle ne s'endorme. Et son dernier souvenir fut la profonde plénitude dans laquelle elle était plongée avant de glisser dans le pays moelleux et chaud qu'est celui du rêve.

[ à quand un autre petit RP ? ]

[Tout de suite ma belle, Je te laisse le faire, Honneur aux femmes]

END